Crimes hiltériens - Une exposition-deuil au sortir de la guerre
A l'été 1945, la foule se presse pour visiter au Grand Palais l'exposition du moment organisée à grand renfort de publicité par le gouvernement du général de Gaulle : "Crimes hitlériens". Première du genre, cette exposition à base de photographies et d'objets ramenés de divers lieux de massacre exhibe dans toute leur crudité les preuves des atrocités nazies commises en France et dans toute l'Europe.
Véritable "musée des horreurs", cette manifestation à la fois pédagogique et spectaculaire est interdite aux moins de 16 ans en raison de sa dureté. Une telle mise en scène de l'atroce en plein coeur de la capitale nous semblerait aujourd'hui inconcevable car jugée choquante, voire obscène. Un mois après la capitulation de l'Allemagne nazie, l'exposition du Grand Palais est largement plébiscitée et connaît une affluence record.
Affluence renouvelée dans les mois qui suivent à chaque étape de sa présentation en province, dans les capitales européennes et certaines villes allemandes. A travers l'exhumation d'archives et de photographies inédites, ce livre propose pour la première fois une analyse des enjeux et des raisons du succès de cette exposition hors du commun. Alors que la France pleure ses morts et tente de se reconstruire, il montre de quelle façon cette exposition-deuil, axée sur l'idée d'une communauté de souffrance et le rejet du peuple allemand tout entier, a donné à chaque visiteur l'occasion de se retrouver dans les épreuves endurées par le pays au cours des années noires.
Et nous dévoile comment, dans la perspective des procès d'après-guerre, les crimes de l'ennemi ont constitué alors pour le gouvernement un thème mobilisateur censé permettre à la France de retrouver sa place de grande puissance auprès de ses Alliés et de participer pleinement au règlement du problème allemand.
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